Pour un début de randonnée à 5h du matin, à une heure de route de notre Airbnb, nous avons mis le réveil à 3h30 du matin : ça pique ! Nous sommes prêts en 30min, munis de nos affaires pour le froid, en route pour 45 min de lacets sur les routes de l’Etna.
Depuis 2019, les ascensions par les particuliers sont limitées à 2500 m d’altitude et celles avec guide à 2800 m d’altitude. La plupart du temps, les tours guidés de l’Etna ont lieu sur l’Etna Sud. Ils sont constitués d’une ascension par téléphérique ou en 4×4 (de 1500 m à 2500 m) et des 300 derniers mètres de dénivelés autorisés avec guide. Cela rend le site de l’Etna Sud accessible, même aux non sportifs, qui peuvent profiter du paysage et voir l’Etna de leur propres yeux.
Aujourd’hui, on retrouve le guide au refuge de Citelli à 1741 m d’altitude pour aller gravir l’Etna côté Nord jusqu’à 2500 m environ. Notre tour sur la face Nord nous fait monter moins haut que ne le permet la face Sud, même avec guide, mais il n’y a pas de visites guidées en 4×4 et aucun téléphérique n’y est installé. Cela devrait nous garantir une ascension beaucoup moins peuplée.
Il est 4h50, il fait 2°C au refuge de Citelli. Le guide nous accueille et nous propose du café, le temps que tous les participants arrivent. Nous faisons connaissance, munis de notre boisson chaude.
Notre guide s’appelle Antonio, il a un peu moins de 50 ans et arpente l’Etna depuis l’adolescence où il accompagnait parfois son père, secouriste sur l’Etna. Il est francophone, comme tous les guides du tour « Etna 3340 ». Loïc et moi nous présentons, suivis par un trio de Suisses « fan de hautes montagnes ». Les derniers participants arrivent : un couple de Metz qui pratique le cross-fit.
A cette heure-ci, il fait encore nuit lorsque l’on part avec les frontales et les casques sur la tête avec un groupe de 8, tous avec un profil sportif un peu plus développé que le mien « ça va être intense ».
Je me remémore la voix de Charlène « Emma, tu as déjà fait une randonnée à la frontale ? Tu as déjà marché à la frontale ? » Noooooon…. Mais maintenant, il va falloir le faire.
Le début est assez intense parce que le guide souhaite arriver à un point précis pour le lever du soleil. Il nous amène tout d’abord à un tunnel de lave éteint.
Après une montée interminable, c’est transpirante et langue pendante (on parle de pentes à 30%) que je vois les premiers rayons de soleil : c’est magnifique.
Ça redonne un peu d’énergie pour entamer la dernière ligne droite avant le point que le guide voulait atteindre pour le lever du soleil.
S’étendent devant nous les restes de l’ancien cratère qui culminait à plus de 4000 m d’altitude (avec 3340 m aujourd’hui pour l’Etna). Cet ancien cratère est désormais effondré et constitue le point convergent des coulées de laves des cratères Nord et Est.
Antonio, notre guide
Les biologistes ont remarqué que la population de coccinelles est spectaculaire entre juin et février de l’année suivante. Les insectes se concentrent sur ou sous les pierres et à l’intérieur des fractures ouvertes dans la lave. Dirigées par une sorte d’instinct, les coccinelles effectuent un vol migratoire vers les zones élevées de leur habitat lorsque l’air chaud des plaines provoque un manque de pucerons qui représentent leur principale source de nourriture.
Après avoir pondu leurs œufs dans les vergers d’agrumes de la Sicile, les coccinelles, repues, migrent vers les pentes supérieures de l’Etna ou du Stromboli qui sont dépourvues de prédateurs tels que les araignées, les oiseaux ou les rongeurs. Au début du printemps suivant, lorsque la population de pucerons réapparaît, les coccinelles sortent de leurs cachettes et migrent dans l’autre sens ; elles envahissent alors les lieux où elles peuvent trouver une nourriture abondante.
On progresse encore un peu en altitude, dans des pentes moins raides mais où le sable s’enfonce sous notre poids. Équipés trop chaudement, nous sommes lourds et je peine à avancer. Un pas en avant finit avec un demi pas en arrière. Une Suisse me propose qu’on échange nos paquetages sur les 200 derniers mètres de dénivelés. Il faut visiblement qu’on apprenne à moins se charger.
On arrive au sommet de notre ascension : 2450 m. Les plus forts du groupe se motivent pour une dernière montée dans un pierrier assez conséquent et glissant. S’y dirige un groupe de 4 : Loïc, les cross-fitteurs et une Suisse. Rapidement, la femme du couple cross-fitteurs fait demi-tour, trop glissant.
Leur montée nous permettra de faire une bonne pause en bas, surtout maintenant que le soleil offre une chaleur très agréable. Une fois au sommet, il est possible pour eux de continuer en direction du cratère, mais le groupe de 3 choisit de nous rejoindre pour entamer la descente.
Après 5 minutes de pause technique (manger, boire, pipi), c’est l’ensemble du groupe qui se munit de guêtres et entame la descente direction le refuge.
Laisser un commentaire